Au terme des 20 heures qui leur étaient imparties en raison de la procédure du temps programmé imposée par le Gouvernement, les députés socialistes ont souhaité user de leur droit d'expression individuelle.
En effet, lors de la réforme du règlement de l'Assemblée, une disposition permettant à chaque député d'expliquer durant 5 minutes le sens de son vote avait été introduite. Désireux de rappeler les raisons de leur opposition à cette réforme des retraites, Frédérique MASSAT et 165 députés se sont inscrits pour faire valoir leur point de vue.
Mais parce que cette initiative contraignait l'agenda parlementaire, le Président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a souhaité y couper court. Par cette décision arbitraire et autoritaire, il se place en fidèle exécutant des ordres du pouvoir exécutif alors que son devoir est d’abord de faire respecter les droits de chaque élu de la Nation à faire entendre sa voix.
Ce comportement indigne se produit dans un contexte de crise de la démocratie française où le pouvoir et la majorité ne respectent plus aucune de nos institutions républicaines, ni les droits de l’homme, ni l’indépendance de la justice, ni la liberté de la presse, ni la souveraineté des représentants du peuple.
Ne reconnaissant plus l'autorité d'un Président qui viole de sang-froid les règles qu'il a lui-même faites adopter, Frédérique MASSAT et les députés socialistes ont demandé la démission sans délai de Bernard Accoyer d'une fonction qu'il a lui-même trahie.
Veuillez trouver ci-joint l’intervention de Frédérique MASSAT sur la pénibilité et le texte qu'elle aurait dû prononcer mercredi matin si le Président de l'Assemblée nationale ne s'était pas rendu coupable de forfaiture.