En plein mois de juillet, le Gouvernement a décidé de faire passer un texte qui modifiera profondément le visage de la fonction publique française. Défini comme pragmatique par la majorité, ce projet de loi est avant tout idéologique.
Sous prétexte de favoriser la mobilité des fonctionnaires et d'octroyer aux administrations de nouveaux outils pour gérer les restructurations liées à la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), ce texte remet profondément en cause le statut général de la fonction publique.
Derrière ce simulacre de progrès et de réforme se cache en réalité la farouche volonté présidentielle de supprimer un maximum de postes. Le Gouvernement a d'ailleurs confirmé la suppression d’au moins 34 000 postes de fonctionnaires dans le budget de l’État pour l’année 2010. Ces dizaines de milliers de suppressions de postes, ajoutées à celles décidées ces dernières années, vont fragiliser encore davantage notre capacité d’intervention publique ainsi que nos équilibres territoriaux.
Ainsi, cette loi prévoit entre autres l'élargissement de l'embauche de contractuels, le développement des temps partiels mais aussi le recours au travail intérimaire.
Les valeurs et les principes de la fonction publique risquent désormais d’être subordonnés uniquement aux choix budgétaires. Les usagers seront les premiers pénalisés par la détérioration de ses services publics.
Si Frédérique MASSAT et les députés du groupe socialiste reconnaissent l'obligation de repenser l'administration, ils considèrent néanmoins que cela doit passer par des choix budgétaires et politiques différents, c'est pourquoi ils ont voté contre ce texte.