Service minimum dans les écoles : urgence, improvisation et précipitation
Le ministre de l'Éducation Nationale a décidé de bousculer le calendrier sur le service minimum dans les écoles. Il a demandé aux recteurs et inspecteurs d'académie de participer avec des communes volontaires à l'expérimentation d'un service d'accueil dès le 24 janvier. Ce jour-là, la quasi-totalité des fédérations de l'Education seront en effet en grève pour dénoncer les suppressions de postes qui mettent en péril le maintien de nos écoles dans nos communes rurales.
En décembre, il avait pourtant annoncé sa volonté d'engager, au cours des semaines suivantes, une discussion sur ce thème avec les syndicats. Non seulement la discussion n'a pas eu lieu mais des instructions ont été données pour expérimenter le service minimum dans les écoles dès le 24 janvier prochain.
Concrètement, le ministre propose aux communes de signer une convention avec le ministère. En échange de l'accueil des élèves par des animateurs ou des éducateurs rémunérés par la commune, le ministère s'engage à financer une partie de cet accueil .
Le président de l'Association des maires de France a estimé dans un communiqué que "c'est à l'Education nationale d'organiser le service minimum dans les écoles primaires en cas de grève des enseignants". Selon Jacques Pélissard, en proposant que "ce service soit organisé en externe par les communes qui le veulent", le ministre fait preuve "d'une conception originale du service minimum par report de la responsabilité de l'Etat sur des acteurs étrangers aux conflits ayant conduit à la grève".
Une fois de plus, le gouvernement agit dans la précipitation, sans concertation, et demande un engagement aux maires avant le 18 janvier, le procédé est inadmissible.
C’est une curieuse conception du service minimum qui vise à transférer la responsabilité de l’Etat sur les collectivités, dans un conflit qui l’oppose à ses personnels.
Frédérique MASSAT,
Présidente de l’Union Départementale des Elus Socialistes et républicains,
Députée de l’Ariège